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Nigeria : le dirigeant chiite emprisonné Zakzaky part en Inde pour des soins

Nigeria : le dirigeant chiite emprisonné Zakzaky part en Inde pour des soins

Nigéria

Le dirigeant emprisonné depuis 2015 de la minorité chiite du Nigeria Ibrahim Zakzaky est parti lundi avec sa femme pour être soigné en Inde, à la suite d’une autorisation de la justice, ont indiqué ses proches.

“Le chef du Mouvement islamique du Nigeria, Ibrahim Zakzaky et sa femme viennent de quitter le Nigeria pour l’Inde en compagnie de membres de leur famille”, précisent ses proches dans un communiqué.

Deux de ses avocats ont confirmé le départ depuis Abuja d’Ibrahim Zakzaky sur un vol de la compagnie Emirates.

Il avait été autorisé le 5 août par la justice à se rendre sous caution en Inde pour se faire soigner, une mesure susceptible de faire baisser la tension après des mois de manifestations parfois sanglantes pour réclamer sa libération.

Ibrahim Zakzaky, fondateur du Mouvement islamique du Nigeria (MIN), était détenu avec son épouse Zeenah Ibrahim depuis leur arrestation en décembre 2015 après la répression d’une manifestation qui avait fait plusieurs centaines de morts.

Selon les avocats du dirigeant chiite qui serait âgé d’environ 65 ans, il a perdu son oeil droit et risque de perdre le gauche. Il a aussi dans le corps des éclats de balle reçues en 2015.

Le MIN est un groupe représentant la minorité chiite du Nigeria où la majorité des musulmans est d’obédience sunnite.

Au moins trois personnes arrêtées

Inspiré par la révolution iranienne et revendiquant des millions de fidèles dans le nord du Nigeria, il a manifesté quasi quotidiennement ces derniers mois dans la capitale Abuja pour obtenir la libération de son leader.

Au moins huit personnes, six manifestants, un journaliste et un policier, avaient été tués le 22 juillet dans des violences pendant une marche. Le MIN, qui avance un bilan de 20 morts dans ses rangs, a été interdit par la présidence nigériane quelques jours plus tard et le groupe qualifié d“organisation “terroriste” par la police.

L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a affirmé qu’au moins trois personnes arrêtées pendant les manifestations du 22 juillet étaient mortes des suites de blessures par balle, après s‘être vues refuser tous soins en détention.

Le MIN, apparu comme un mouvement étudiant en 1978 avant de muer en groupe révolutionnaire, est aujourd’hui encore proche de Téhéran et suscite une grande hostilité au Nigeria, où l‘élite musulmane sunnite ne cache pas ses affinités avec l’Arabie saoudite.

La minorité chiite nigériane compterait quelque 4 millions de fidèles, sur 80 à 85 millions de musulmans. Le Sud du pays est majoritairement chrétien.

AFP

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